Photographie Documentaire et de fiction

Outre le son ou le grain généré d'un appareil photo, le bruit me donne le sens du désordre, de la saturation. Mais un bruit peut se laisser aprécié par son rendu. J'ai donc cherché le désordre produisant de l'esthetisme et de la coordination. Les chantiers urbains sont tout-désignés.

La représentation du présent est pour moi un ensemble d'éléments appartenant au décor de nos vies. Effectivemment, on retrouve tout au long de l'Histoire des périodes plus ou moins arbitraires représentées par des éléments propres à celles-ci. Et plus on s'en éloigne et plus ces periodes sont longues et leurs limites floues : On pense aux toges, aux crieurs de rues et aux temples lorqu'on parle de l'antiquité, on pense aux locomotives à vapeur, aux chapeaux haut de forme et aux carosses aux alentours de la revolution industrielle ou encore aux tableaux de maître et au raffinement à la Renaissance. Tout ces clichés n'étaient certainemment pas "représentatifs" à l'époque de leurs existence. Aujourd'hui des choses qui nous paraissent banales et/ou insignifiantes paraitront peut-etre plus tard pour des éléments représentatifs de notre époque.

La dificulté est de les trouver au moment où nous les cotoyont, ce qui implique de prendre le plus de recul possible, un peu comme lorsqu'un auteur essaye d'imaginer le futur (pourtant pas d'hoverboard à l'horizon..).

J'ai régulièrement conscience de certains evenements et de situations qui me font me dire que je suis dans le présent, que je suis partie intégrante de mon époque. En y reflechissant bien, je me suis rendu compte que ces evenements me faisaient tilter par leur écho avec des evenements passés et où des concepts vieux comme le monde. Un vendeur de maïs à la sortie de métro n'est autre qu'une version technologiquement actuelle de son homologue gallo-romain au temps de Lutèce. Il utilise un caddie de supermarché et non une charette en bois. En oubliant un peu le fond, le rassemblement Place de la République pour Charlie Hebdo, n'est autre qu'une grande manifestation mue par un fort mouvement social, un peu comme 68 ou encore 1789. Plus tard on dira que "les français" s'était réunis ce jour là pour soutenir la liberté d'expression et le journal. Seulement, tout le monde n'y était pas et surtout tout le monde n'était pas forcement d'accord avec ce mouvement sans y être contre non plus. L'Histoire à tendance à faire de grosse généralités, et les clichés dont je parlais plus haut en sont parfaitement les créations. Quand on pense donc à Lutèce, on imagine pas forcement la complexité des rapports humains et on a je pense, tendance à occulter les pensées individuelles. C'est là qu'on se rend compte que les clichés du passé sont pour beaucoup dans l'idée globale qu'on se fait d'une époque mais aujourd'hui chacun voit le présent d'un point de vue different, le point de vue de chacun fait partie de tout les points de vues que l'on a du présent et c'est pour cela que les situations présentes que je soupçonne finir en clichés dans le futur me semble la meilleure représentation du présent pour le futur puisque c'est ce qui restera.

(En attente)

Nous avons me semble-t-il prit conscience de certaines erreurs précédentes concerant l'exposition de ce qui n'est pas le sujet de la photo. Par exemple le mur a doite de la deuxième photo a été assombri en retouche numérique pour conforter le protagoniste comme étant espion de la scène se déroulant derrière celui-ci et aussi pour ne pas parasiter le regard du spectateur. Un grand soucis de maitrise technique a été apporté au détriment du point de vue. En effet avec le recul, la deuxième aurait mieux fonctionné en légère contre-plongée pour renforcer le fait de la pendaison en hauteur et du côté impressionnant de la scène.

"Vous n’êtes pas exceptionnels, vous n’êtes pas un flocon de neige merveilleux et unique, vous êtes fait de la même substance organique pourrissante que tout le reste, nous sommes la merde de ce monde prête à servir à tout, nous appartenons tous au même tas d’humus en décomposition."

Fight Club

Cette recherche consistait plus en une recherche de mise en scène de l'ambiance du lieu et son rapport au corps dans une démarche plutôt narrative.

Le but ici était de rechercher l'ambiance présent dans notre contexte photographique. Etant adepte de cataphilie, nous avons souhaité avec Andréa Leguellec, y jouer la monstruosité du corps détaché de son contexte "habituel" de l'urbain propre et aménagé.